L’utilisation de la glace pour traiter les blessures est vieille comme le monde.
Peut-être l’avez-vous déjà employée?
Mon article d’aujourd’hui vous présente 7 vérités sur la glace qui vous aideront à mieux l’utiliser.
Bonne lecture!
Denis
1. Elle diminue la douleur
Le froid réduit la vitesse de conduction nerveuse d’environ 33% et augmente notre tolérance à la douleur, et ce, après une application de ± 25 minutes à la cheville.
Du coup, on a moins mal et cet avantage du froid pourrait vous être utile dans un contexte de blessure, après une chirurgie comme à l’épaule ou à l’abdomen ainsi qu’après un accouchement difficile.
Les preuves scientifiques des propriétés analgésiques du froid ont été établies pour plusieurs types de problème de santé. Rien n'est toutefois parfait. Par exemple, certains auteurs remettent en question les effets cumulatifs, à moyen et long terme, de l’utilisation répétée de glace. Selon eux, le soulagement ne serait que temporaire.
2. Ses effets sont relativement superficiels
L’application de glace au mollet pendant 20 minutes diminuerait la température de la peau de 14 à 17 degrés Celsius.
La température interne du muscle ne diminuerait quant à elle que de 4 à 6 degrés.
Il s’agit là d’une différence significative qui remet en question les bienfaits de la glace sur des tissus plus profonds comme les muscles du bas du dos ou ceux situés sous un tissu adipeux relativement épais.
La température interne du muscle ne diminuerait quant que de 4 à 6 degrés. Il s’agitd’une différence significative qui remet en question les bienfaits de la glace sur des tissus profonds comme les muscles du bas du dos.
3. Il faut prendre des précautions
Évitez de mettre de la glace sur une peau endommagée (exemple: une plaie), si sa sensibilité est altérée comme c’est le cas dans certains problèmes de dos et si vous êtes atteint d’une maladie circulatoire ou systémique comme un diabète mal contrôlé. De plus, souvenez-vous que l’effet d’analgésie vous coupe également de votre système d’alarme biologique que représente la douleur.
4. Une attention particulière est requise si vous l’utilisez avant de pratiquer un sport
L’application de plus de vingt minutes de glace diminuerait la vitesse, la puissance, la proprioception alors qu’une application de dix minutes aurait beaucoup moins d’effets sur certains de ces paramètres.
Il est toutefois recommandé de tester une première fois la réaction de votre corps avant de l’utiliser dans un contexte de performance sportive.
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5. Il n’est pas prouvé qu’elle diminue l’inflammation
L’inflammation est une étape normale, souhaitée et indispensable à la réparation et la guérison d’une région blessée. Elle dépend notamment d’une circulation sanguine adéquate, du système lymphatique, de réactions chimiques et de nombreux échanges entre les différents tissus humains.
Il s’agit donc d’un phénomène complexe qui est aussi relié à plusieurs facteurs, et qui se déroule au site de la lésion. Celui-ci peut également s’étendre à l’ensemble du corps, comme dans les cas d’arthrite. Encore aujourd’hui, l’inflammation est un processus physiologique mal compris. L’absence de traitement efficace contre l’arthrite est un bel exemple.
À ce jour, aucune étude scientifique n’a pu démontrer que l’inflammation est diminuée par une application de glace dans un contexte de blessure. Les seules études ayant été faites à ce sujet ont été réalisées sur la peau d’animaux qui était refroidie à des températures inférieures à dix degrés Celsius, ce qui serait impossible à reproduire chez des humains.
Aussi, les interventions ont eu lieu seulement quinze minutes après la blessure de la bête, un scénario qui s’éloigne considérablement de la réalité clinique. La glace serait également inefficace pour réduire l’inflammation qui se situe à l’intérieur du muscle après un effort intense. Certains auteurs affirment même qu’elle nuirait au processus de guérison et qu’elle est nettement surutilisée dans le traitement des blessures orthopédiques.
À ce jour, aucune étude scientifique n’a pu démontrer que l’inflammation est diminuée par une application de glace dans un contexte de blessure.
6. Le bandage élastique est plus efficace pour diminuer ou contrôler le gonflement articulaire
L’application de glace ne diminue pas le gonflement articulaire dans un contexte de blessure. Du moins, aucune étude n’est arrivée à le démontrer à ce jour. Or, il est généralement reconnu que la compression de la région oedématiée par un bandage élastique est la façon la plus efficace de contrôler et de diminuer le gonflement articulaire causé par l’inflammation.
Il est également suggéré de surélever la région atteinte et de faire des contractions musculaires douces.
Notez qu’il est important de traiter le gonflement articulaire, même s’il ne semble pas vous gêner outre mesure, car celui-ci peut conduire à des problèmes secondaires, dont la diminution de force musculaire et de proprioception.
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7. Elle devrait idéalement être placée à l’intérieur d’une serviette humide
Lors d’une application, la glace devrait idéalement être enveloppée dans une serviette humide. Cela procurerait une diminution plus efficace de la température de la peau.
Il n’y a pas de consensus universel quant à la durée et à la fréquence idéales. Le type de blessure, l’âge, l’état de santé et la sensibilité individuelle sont des facteurs qui modifient la donne.
On peut toutefois dire qu’une application de quinze à vingt minutes donne habituellement de bons résultats en terme de diminution de douleur.
Règle générale, les enveloppements froids achetés en magasin ne sont pas plus efficaces, sinon moins, que la glace concassée.
Une application de quinze à vingt minutes donne habituellement de bons résultats en terme de diminution de douleur.
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