L’activité physique est une des solutions les plus simples pour préserver la qualité de vie des survivants d’un cancer. Or, moins du tiers d’entre eux rencontreraient les recommandations en matière d’activité physique.
Mon article d’aujourd’hui vous présente quelques-uns des bienfaits du mouvement et des exercices pendant et après un cancer. Je vous propose aussi plusieurs conseils qui s’appuient sur mon expérience ainsi que sur les plus récentes données scientifiques.
Bonne lecture!
Denis
Pourquoi faire de l’activité pendant ou après un cancer?
Parce qu’elle est un adjuvant efficace aux traitements de plusieurs types de cancers. Voici trois de ses principaux rôles:
Elle améliore l’efficacité des traitements.
Elle diminue la récurrence du cancer jusqu’à 35%.
Elle réduit jusqu’à 44% le risque de mort prématurée associée au cancer.
Ces bienfaits s’expliqueraient par plusieurs hypothèses:
les patients qui feraient régulièrement de l’activité physique toléreraient mieux les traitements ;
les patients seraient en meilleure forme, et donc moins sujets à des interruptions de traitements en raison d’une santé trop fragile;
les patients se remettraient mieux des chirurgies, celles-ci étant parfois nécessaires pour traiter un cancer;
l’activité physique favoriserait une réduction de l’inflammation et des stress oxydatifs et stimulerait le système immunitaire, des éléments importants dans la prévention du cancer ;
l’activité physique diminue le risque de problèmes de santé comme les maladies cardiaques, l’hypertension, le diabète et l’ostéoporose, autant de maladies qui fragilisent l’état de santé des personnes atteintes de cancer.
La qualité de vie avant tout
La préservation de la qualité de vie est un enjeu important, notamment parce que de plus en plus de personnes survivent à un cancer. En 2040, près de 75% des survivants d’un cancer auront 65 ans et plus.
L’activité physique améliorerait la qualité de vie sous tous ses aspects: physiques, psychologiques, sociaux et spirituels. Selon une méta-analyse publiée par des chercheurs britanniques et canadiens, elle peut d’ailleurs être utilisée pour améliorer la qualité de vie, peu importe le type de cancer et le stade de la maladie.
Deux types d’activités seraient plus efficaces:
celles qui sont supervisées par un professionnel de la santé ou de l’activité physique;
celles qui ne sont pas supervisées, mais qui sont associées à une dépense énergétique élevée.
Est-il sécuritaire de pratiquer une activité physique pendant ou après un cancer?
Plusieurs chercheurs ont réfléchi à la question et répondent de façon unanime: oui, la pratique d’une activité physique est sécuritaire pendant ou après un cancer.
Par exemple, la prévalence des blessures et des accidents ne serait pas plus élevée chez les survivants d’un cancer que dans la population générale. L’avis de l’oncologue est toutefois indispensable avant de participer régulièrement à une activité physique.
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L’activité physique peut-elle réduire les effets secondaires des traitements contre le cancer?
Oui, elle est reconnue comme une façon efficace de les diminuer. Voici quatre exemples :
1. La fatigue
Elle est un des effets secondaires les plus fréquents, particulièrement en raison des traitements de radiothérapie. Elle est décrite comme un état d’épuisement qui n’est pas soulagé par le repos. Une façon de la réduire est de faire des exercices de relaxation ou de suivre un programme qui inclut des exercices aérobiques et de résistance.
Bonne nouvelle: plusieurs des bienfaits de l’activité physique faite pendant et après les traitements contre le cancer persisteraient dans le temps!
Conseil: Les auteurs d’une revue systématique récemment publiée ont démontré que les exercices aérobiques et les exercices de renforcement faisaient partie des interventions qui augmentent les capacités physiques et qui diminuent la fatigue dans 45% des cas.
2. Les neuropathies
Les problèmes neuropathiques touchent de 30 à 60% des patients qui sont traités pour un cancer. Ils se manifestent sous différentes formes, comme la douleur, la faiblesse, une diminution d’équilibre, une perte de réflexe et une altération de la sensibilité.
L’activité physique permet de réduire plusieurs symptômes causés par une neuropathie, d’améliorer la qualité de vie et de faciliter le déroulement des activités de la vie de tous les jours.
Conseil: les interventions les plus efficaces seraient celles qui se poursuivent au-delà de 36 semaines et celles qui stimulent l’endurance, la force et le contrôle du mouvement sur des surfaces instables, comme un ballon suisse ou un coussin d’équilibre.
3. La santé osseuse
Les traitements associés au cancer peuvent altérer la densité et la qualité osseuses. Certains d’entre eux augmentent, entre autres, le risque d’ostéoporose, d’arthrose et de nécrose avasculaire.
À ce jour, les études scientifiques n’ont pas établi les doses idéales d’activité physique pour réduire l’atteinte osseuse pendant et après les traitements. L’efficacité varierait d’ailleurs selon plusieurs facteurs, notamment le fait d’être ménopausée.
Dans la population générale, il est toutefois reconnu que la densité osseuse est favorisée par des activités physiques qui incluent des impacts au sol lorsque l’apport alimentaire est adéquat.
Les survivants d’un cancer seraient plus à risque de connaître prématurément les effets du vieillissement, notamment ceux qui concernent la santé osseuse.
Conseil: l’accord de l’oncologue doit être donné avant d’entreprendre des exercices destinés à préserver la santé osseuse puisque les sauts sont contre-indiqués dans certains contextes.
4. La dépression
Les effets du cancer et de ses traitements ne se limitent pas qu’aux aspects physiques. Plusieurs éléments de la santé mentale peuvent être perturbés durant et après la maladie. De nombreuses études se sont penchées sur la question, dont celle-ci. Les auteurs de cette étude recommandent notamment que des programmes d’exercices soient proposés aux personnes qui sont traitées pour un cancer du sein, et ce, le plus tôt possible.
Conseil: faites des exercices aérobiques. Ceux-ci seraient particulièrement efficaces pour diminuer les symptômes dépressifs. La dose recommandée est de 135 minutes ou plus par semaine et la durée totale du programme devrait atteindre au moins 12 semaines.
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12 conseils pour faire de l’activité physique après un cancer [et persévérer]
Prenez vos précautions. Demandez d’abord à votre oncologue s’il est recommandé que vous commenciez la pratique régulière d’une activité physique, qu’il s’agisse d’un sport ou d’un programme d’exercices. Demandez-lui également si vous devez respecter certaines contre-indications.
Consultez un physiothérapeute afin d’obtenir une évaluation de vos capacités physiques, de vos limitations fonctionnelles. Demandez-lui s’il décèle des déficiences ou des incapacités physiques. Celles-ci peuvent être notamment causées par certains traitements contre le cancer.
Bougez en groupe. Les programmes d’exercices faits en groupe seraient plus efficaces que ceux effectués seul, et à la maison, bien que ces derniers soient loin d’être inutiles pour autant.
Faites-vous accompagner. La supervision par un professionnel de l’activité physique, comme un kinésiologue, favoriserait une plus grande motivation, une meilleure exécution des exercices, et ce, dans un environnement plus sécuritaire.
Tenez compte de votre condition physique. Tous les exercices ne conviennent pas à tous. Choisissez-les selon votre condition physique, mais aussi selon celle que vous aviez avant votre cancer. Adaptez le niveau de difficulté à vos capacités physiques actuelles. D’ailleurs, n’hésitez pas à le placer en deçà de vos capacités, du moins durant les premières séances. Vous pourrez ensuite l’augmenter graduellement.
Variez les types d’exercices. Les exercices de résistance, aérobiques, cardiovasculaires et de relaxation ont des effets différents sur votre santé physique et psychologique. Le fait de les combiner vous apportera plus de bénéfices.
Choisissez une intensité suffisamment élevée. Pour obtenir un maximum d’effet sur votre santé et votre qualité de vie, il est nécessaire de cibler une intensité modérée ou élevée si votre condition le permet.
Déterminez dès le départ la fréquence de votre programme et sa durée totale. Visez une fréquence d’au moins trois fois par semaine et une durée totale de plusieurs mois. Plus cette dernière est longue, plus le programme risque d’être efficace.
Pratiquez l’activité tôt dans la journée, avant que la fatigue ne vous gagne. Souvenez-vous que le manque de temps et la fatigue sont deux des principales raisons pour ne pas pratiquer une activité physique pendant ou après un cancer.
Rappelez-vous régulièrement les bienfaits de l’activité physique. Ceux-ci ne sont pas nécessairement perceptibles durant les premières semaines. Vous les mesurerez plus facilement après quelques mois.
Prenez soin de votre niveau de motivation. Faire de l’activité physique pendant ou après un cancer requiert de la motivation et celle-ci tend parfois à disparaître plus rapidement qu’on le souhaiterait. Si cela s’avère, consultez un psychologue qui possède des compétences en activité physique. Pour d’autres conseils sur la motivation, lisez mon article: Voici comment rester motivé à faire une activité physique.
Faites-vous plaisir! Choisissez une activité qui vous plaît, accessible et limitez les barrières qui vous permettent de la pratiquer, comme le fait qu’elle se tienne loin de votre domicile.
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Denis Fortier est physiothérapeute et un clinicien expérimenté, minutieux et reconnu. Il est aussi auteur et chroniqueur à la radio et à la télé.
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