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Elisabeth II: mieux comprendre une étonnante longévité


Plusieurs des membres de la famille royale britannique bénéficient (ou ont bénéficié) d’une longévité exceptionnelle.


Décédée à près de 103 ans, la princesse Alice, mère de feu prince Philip, détient le record de longévité, suivi de la reine mère qui est morte à 101 ans.


La reine Élisabeth II a, quant à elle, assumé ses fonctions jusqu'à l'âge de 96 ans. Mes pensées vont à sa famille, ses proches et les Britanniques.


Quels sont les secrets d'une telle longévité? Peut-on s’en inspirer pour rester en bonne santé?


Mon article d’aujourd’hui explore quelques hypothèses.


Vous trouverez également d’autres informations dans ma chronique en écoutant l’émission Pénélope, en compagnie de Pénélope McQuade, Sonia Lupien et Dre Chantal Vallée.


Bonne lecture!


Denis

 


Hypothèse 1: tout est dans le gin

La reine Élizabeth II était une amatrice de gin.


Elle en consommait d’ailleurs régulièrement, au point d’avoir voulu en produire. Et cela est chose faite depuis l’été 2020.


Vendu sur le site de la boutique en ligne Buckingham Palace, le gin est élaboré à partir d'ingrédients issus des jardins du palais royal, notamment de baies des genévriers.


Cette eau-de-vie préférée possède-t-elle des vertus? Est-elle un ingrédient pour une bonne santé?


Certains le prétendent en affirmant que les antioxydants des baies de genévriers ont des effets comparables à ceux du vin rouge, notamment en ce qui concerne l’inflammation.


Quelques chercheurs semblent réfuter cette prétention.


Irène Roth et ses collaborateurs de l’Université de Barcelone ont demandé à 39 hommes âgés de 55 à 80 ans de boire un verre de gin et, deux semaines plus tard, de répéter l’expérience, mais cette fois avec un verre de vin d’Andalousie, chacun à 13% d’alcool.


Notez que le vin contient une proportion élevée de polyphénols, contrairement au gin.


Les participants de l’étude ne devaient pas boire d’alcool deux semaines avant chacune des deux étapes de l’étude. Ils avaient d’ailleurs tous un risque élevé de maladies cardiovasculaires et d’athérosclérose. Celle-ci est causée par un processus inflammatoire qui entraîne l’épaississement de la paroi des artères et une diminution de leur élasticité.


La conclusion des chercheurs: la consommation de vin a montré des effets cardioprotecteurs plus importants sur les premiers stades de l'athérosclérose que la consommation de gin. Cela s’expliquerait, entre autres, par l'effet anti-inflammatoire plus élevé lié aux polyphénols, le gin en contenant que très peu.


Si le gin fait peut-être partie des traditions royales, il est certainement loin d’être l’ingrédient miracle de leur bonne santé.

La consommation de vin a montré des effets cardioprotecteurs plus importants sur les premiers stades de l'athérosclérose que la consommation de gin.
 

Vous aimez mon article?


Vous aimerez encore davantage l’émission de radio Pénélope, diffusée sur ICI Première. Écoutez également les chroniques de mes collègues Sonia Lupien et Dre Chantal Vallée.

 

Hypothèse 2: les secrets de la reine... chez les abeilles


Chez les abeilles, la reine vivrait jusqu’à cinq ans, alors que l’espérance de vie des ouvrières se compterait plutôt en semaine, parfois en mois!


Ces disparités s’expliqueraient notamment par l’alimentation des abeilles, l'adaptation de leur intestin et de leur microbiote ainsi que par le type de travail qu’elles effectuent.


Qu’en est-il des humains? Reine et ouvrière: même combat?

Certainement pas.


Être un membre de la monarchie ne doit pas être une sinécure, convenons-en. On peut toutefois estimer qu’il ne s’agit pas d’un travail qui met à l’épreuve les capacités physiques du corps des princes, princesses, rois et reines.


Cette réalité est peut-être une des raisons de la longévité d'Élizabeth II et de sa progéniture.


Une équipe de chercheurs danois s’est intéressée aux conséquences probables d’un travail physiquement exigeant en étudiant les dossiers de 1,6 million de travailleurs.


Les résultats sont spectaculaires!


Les personnes qui occupaient un emploi physiquement exigeant travaillaient deux à trois années de moins et elles avaient recours à près d’une année supplémentaire en congé de maladie.


Ayayaye! Dur, dur, un emploi physiquement exigeant.


Sans compter que le nombre d’années passées en bonne santé après le début de la retraite est certainement réduit chez ces travailleurs.

Les personnes qui occupaient un emploi physiquement exigeant travaillaient deux à trois années de moins et elles avaient recours à près d’une année supplémentaire en congé de maladie.


Hypothèse 3: la génétique

On a longtemps déterminé le risque de plusieurs maladies en tenant principalement compte de deux facteurs: l’âge et les antécédents familiaux.


Cela est de moins en moins en vrai...


Nous savons désormais que des déterminants d’une bonne santé nous sont aussi transmis avant même notre naissance, soit par notre profil génétique.


Par exemple, nos gènes peuvent nous prédisposer à certains cancers du sein ou de la prostate.


Un autre exemple: le profil génétique d’une personne peut augmenter ou diminuer ses probabilités de problèmes de dos causés par une blessure aux disques intervertébraux, comme une hernie discale.


Peut-être que le profil génétique de la famille royale lui est favorable et la protège de maladies invalidantes ou à issue fatale.


C’est une hypothèse qu’on ne peut exclure.


L’histoire nous montre cependant que les avantages génétiques n’ont pas été toujours au rendez-vous de la monarchie britannique.


En effet, la reine Victoria était porteuse de l’hémophilie qu’elle a d'ailleurs transmise à plusieurs de ses descendants, incluant des membres des familles royales d’Europe et de Russie.


Son fils Léopold en est d’ailleurs décédé.


Edouard VII, frère aîné de Léopold et arrière-grand-père d’Élizabeth II, n’était heureusement pas atteint et, par le fait même, n’a pu contribuer à transmettre la maladie.

Des déterminants d’une bonne santé nous sont transmis avant même notre naissance, soit par notre profil génétique.

Hypothèse 4: l'activité physique

Il est presque devenu banal d’affirmer que la pratique d’activité physique est associée à une meilleure santé.


Toute vérité n'est probablement pas très bonne à dire, mais celle-ci mérite d’être répétée: bouger plus souvent diminue le risque de maladies des rois et des reines, mais aussi le vôtre.


Il réduit également vos probabilités de mourir prématurément, d’être hospitalisé et d’être atteint d’incapacités physiques.


Voici quelques-unes des conditions de santé pour lesquelles vous êtes mieux protégé si vous pratiquez (idéalement) 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine:

  • le diabète;

  • l’AVC;

  • l’infarctus du myocarde;

  • l’apparition des symptômes de la maladie d’Alzheimer;

  • la dépression;

  • l’anxiété;

  • les incapacités associées à l’arthrose.

Le principe Philip semblait avoir compris l’adéquation entre l’activité physique et la santé. Il était fan de sports, en général, et plus spécifiquement d’équitation.


D’autres membres de la famille royale pratiquent régulièrement le rugby, la voile, le polo et le cricket.

Toute vérité n'est probablement pas très bonne à dire, mais celle-ci mérite d’être répétée: bouger plus souvent diminue le risque de maladies des rois et des reines, mais aussi le vôtre.

Hypothèse 5: le bonheur

L’hypothèse du bonheur est quant à moi une des plus plausible pour expliquer la bonne santé de la famille royale.


Bien sûr, de nombreuses épreuves ont pavé sa route. Pensons aux décès tragiques de la princesse Diana et, deux décennies plus tôt, au meurtre de Lord Louis Moutbatten.


La résilience (et le bonheur) semble cependant accompagner les membres de la famille royale.


Mon petit doigt me dit que leur participation régulière à une activité physique y est probablement pour quelque chose.


Pousse, mais pousse égal me direz-vous?


Pas du tout.


Bouger davantage rend heureux!


Il s’agit certainement du bienfait le moins bien connu de l’activité physique. Et ce bonheur est associé à des comportements qui favorisent une meilleure santé physique et mentale.


Plusieurs études l’ont démontré.


Par exemple, des chercheurs taïwanais ont établi que le fait de bouger régulièrement était significativement lié à la satisfaction à l'égard de la vie et au bonheur. Dans tous les groupes d’âge, les participants à leur étude qui avaient un niveau d'activité physique plus élevé, avaient également une plus grande satisfaction à l'égard de la vie et étaient plus heureux.


Pour en savoir davantage sur les liens entre le bonheur et l’activité physique, je vous invite à cliquer sur ce lien qui vous conduira vers mon article qui s’intitule: l’activité physique rend heureux et voici la recette du bonheur.

Bouger davantage rend heureux! Il s’agit du bienfait le moins bien connu de l’activité physique. Et ce bonheur est associé à des comportements qui favorisent une meilleure santé physique et mentale.


Hypothèse 6: un heureux mélange?

À bien y penser, peut-être que la bonne santé de la famille royale est un heureux mélange de ces 4 dernières hypothèses.


La bonne nouvelle: il est possible d’en tirer quelques leçons pour prendre soin de notre propre santé.


Nous vivons dans une époque qui associe trop souvent la bonne santé aux médicaments, aux hospitalisations et aux visites médicales.


Or, la science a clairement démontré que la meilleure façon de rester en santé est d’abord de poser de petits gestes, au jour le jour, de prendre soin de nos habitudes de vie et d’être heureux, dans la mesure du possible.


C’est simple et complexe à la fois.


Qu’on soit reine, roi... ou pas.


Mais choses certaines, nous le méritons tous et toutes.




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Les informations que vous y découvrirez concernent notamment la douleur au dos et au cou, la posture, les exercices thérapeutiques et la prévention de plusieurs problèmes de santé. Et n'hésitez pas à vous abonner à ma chaîne en cliquant sur la petite cloche pour être informé des dernières mises en ligne!

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