Capacités de la main : deux familles de muscles à connaître absolument
- Denis Fortier
- 28 sept.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.
Chef-d’œuvre d’ingénierie biomécanique, la main combine force et précision grâce à l’action complémentaire de deux familles musculaires. Ce sont elles qui nous permettent de soulever un meuble, de tenir une raquette de tennis, de pianoter sur un clavier ou encore de manipuler une pièce de monnaie. Autant de gestes qui ne seraient pas possibles sans la synergie entre les muscles extrinsèques, logés dans l’avant-bras, et les muscles intrinsèques, situés directement dans la main.
Dans ma vidéo Muscles de la main : les deux familles à connaître, je montre comment ces deux systèmes travaillent ensemble dans des gestes simples et complexes.
Bonne lecture… et bon visionnement, si vous me suivez aussi sur YouTube !
Famille 1 : puissance et mouvements globaux
Premier groupe, les muscles extrinsèques : ils prennent naissance dans l’avant-bras et prolongent leurs tendons jusque dans la main, où ils s’insèrent sur les doigts. On distingue notamment les fléchisseurs — profond et superficiel des doigts — ainsi que les extenseurs, comme l’extenseur commun des doigts.
Ils sont les moteurs de la force et des mouvements amples : fermer le poing avec vigueur ou maintenir une prise soutenue en déplaçant un meuble.
Certaines personnes utilisent surtout ces longs muscles pour fléchir leurs doigts. Les chercheurs parlent alors d’une « dominance extrinsèque », autrement dit une tendance à initier les mouvements avec l’avant-bras plutôt qu’avec la main elle-même. Cette particularité a des implications importantes en rééducation après une blessure ou une chirurgie de la main.
Les muscles extrinsèques prennent naissance dans l’avant-bras et prolongent leurs tendons jusque dans la main, où ils s’insèrent sur les doigts.
Famille 2 : précision et finesse
Deuxième groupe, les muscles intrinsèques : entièrement situés dans la main, ils regroupent les muscles du thénar, qui contrôlent le pouce, ceux de l’hypothénar, qui mobilisent le petit doigt, ainsi que les interosseux et les lombricaux.
Leur rôle est d’assurer les gestes fins et précis : écrire, tourner une clé, jouer du piano ou encore boutonner une chemise. Ils assurent aussi la coordination subtile des phalanges pour que le mouvement reste fluide et harmonieux.
Des recherches récentes en électromyographie montrent que l’activation des muscles varie fortement selon la tâche. Tenir un seul doigt fléchi n’implique pas la même combinaison que saisir une balle à pleine main. Chaque geste mobilise une partition musculaire unique.
Le rôle des muscles intrinsèques est d’assurer les gestes fins et précis : écrire, tourner une clé, jouer du piano ou encore boutonner une chemise.
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Une alliance permanente
Il serait réducteur d’opposer extrinsèques et intrinsèques. Leur interaction est constante. Les premiers fournissent la puissance brute, les seconds ajustent la finesse.
Soulever une boîte fragile illustre bien cette complémentarité. Les muscles extrinsèques mobilisent l’effort pour la lever, tandis que les intrinsèques moduleraient la pression pour ne pas l’écraser.
Dans cette vidéo, je montre par exemple que tenir une pièce de monnaie ou étirer les doigts avec un élastique sollicite simultanément les grands muscles de l’avant-bras et les petits muscles de la paume.
Il serait réducteur d’opposer extrinsèques et intrinsèques. Leur interaction est constante. Les premiers fournissent la puissance brute, les seconds ajustent la finesse.
Implications pratiques
Connaître cette distinction n’est pas qu’une curiosité anatomique. Elle a des applications concrètes :
En physiothérapie, distinguer extrinsèques et intrinsèques permet de cibler la rééducation, surtout après une chirurgie tendineuse ou une fracture immobilisée.
En ergothérapie, cette distinction aide à prévenir les douleurs d’avant-bras liées aux gestes répétitifs, comme la frappe au clavier.
En sport, elle optimise la performance : serrage de balle pour la puissance des extrinsèques, ouverture et écartement des doigts pour la précision des intrinsèques.
Dans un contexte d’avancée en âge, entretenir ces deux groupes musculaires contribue à préserver la dextérité et la force de préhension, utiles autant pour cuisiner, jardiner, bricoler que pour continuer à pratiquer un instrument ou un sport de loisir.
À retenir
La main est un exemple parfait de complémentarité musculaire. Les extrinsèques donnent la puissance, les intrinsèques apportent la précision. Sans ce duo, nos gestes perdraient en efficacité et en subtilité.
La prochaine fois que vous attraperez un objet, qu’il soit lourd ou minuscule, pensez à ce partenariat discret qui travaille à chaque instant pour rendre vos mains aussi performantes.
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Denis
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Références
Al-Sukaini A, Singh HP, Dias JJ. Extrinsic versus intrinsic hand muscle dominance in finger flexion. J Hand Surg Eur Vol. 2016 May;41(4):392-9. doi: 10.1177/1753193415619774. Epub 2016 Jan 7. PMID: 26744509.
Oßwald M, Cakici AL, Souza de Oliveira D, Braun DI, Farina D, Del Vecchio A. Task-specific motor units in the extrinsic hand muscles control single- and multidigit tasks of the human hand. J Appl Physiol (1985). 2025 May 1;138(5):1187-1200. doi: 10.1152/japplphysiol.00911.2024. Epub 2025 Apr 11. PMID: 40215131.