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Maux de dos et autres problèmes articulaires: comment choisir le bon professionnel


On a l’embarras du choix quand vient le temps de consulter un intervenant pour nous aider à régler un problème musculosquelettique, du moins pour quiconque a la chance d’y avoir accès.


Chiro, physio, ostéo, masso?


Sans compter les nombreux médecins généralistes et spécialistes qui évaluent et participent aux traitements des problèmes musculo-squelettiques.


Voici des conseils pour choisir le bon intervenant.


Bonne lecture!


Denis


* pour écouter ma chronique radio à l’émission Pénélope sur le même sujet, cliquez ici.

 

11 questions à (se) poser pour choisir le bon intervenant


AVANT LA PREMIÈRE VISITE...



1. Quelle est la formation « de base » de l’intervenant?

Avant de consulter un intervenant pour vous aider à soulager une douleur et régler un problème musculo-squelettique, il est essentiel de connaître la formation de la personne qui vous traitera.


En ce qui concerne la formation minimale des professionnels de la santé qui font partie d’un ordre professionnel (au Québec):


En ce qui concerne les autres intervenants:

  • la formation des ostéopathes n’est pas encadrée par la loi et leur titre n’est pas réservé. Les formations sont offertes par des écoles privées et les critères d’admission diffèrent l’une de l’autre. Par exemple, plusieurs endroits ont notamment comme critère l’obtention d’un diplôme d’études collégiales, peu importe le domaine d'étude.

  • la formation des massothérapeutes n’est pas encadrée par la loi et leur titre n’est pas réservé. Les formations sont offertes par des écoles privées et les critères d’admission diffèrent.


* un titre réservé est un titre décerné par un ordre professionnel, soit un organisme désigné par la loi. L’utilisation d’un tel titre est passible de pratique illégale de la profession. Le titre des intervenants pour lesquels le titre n’est pas réservé peut théoriquement être utilisé par quiconque se l’approprie. Soyez donc d’autant plus vigilant lorsque vous consultez un de ces intervenants. Certains d’entre eux sont regroupés en association ou en fédération. Pour en savoir davantage sur les titres réservés et les activités réservés, écoutez ma chronique à l’émission Pénélope.


Précisions: pour la suite de mon texte, le mot intervenant tient compte de l’ensemble des intervenants dans un contexte de problèmes musculo-squelettiques, incluant les membres des ordres professionnels respectifs.



2. Quelles sont les formations « post graduées » obtenues par l’intervenant?


Au Québec et dans plusieurs pays, les professionnels de la santé doivent suivre annuellement un certain nombre d’heures de formation. C’est obligatoire.


Plusieurs intervenants démontrent également un intérêt marqué pour améliorer leur connaissance et leur compétence en suivant régulièrement des formations.


Informez-vous sur ces formations, leur caractère scientifique et les liens avec le problème pour lequel vous consultez.



3. Combien de temps vous consacrera-t-on à chaque visite?


Le temps que vous consacre un intervenant est un bon indicateur de la qualité de ses soins, bien que celui-ci ne soit pas le seul.


Il est quant à moi impossible d’évaluer et de traiter un problème musculo-squelettique en quelques minutes. Les visites expéditives ne font pas de miracles, aussi convaincant que puisse sembler un intervenant.


 

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Pourtant, les meilleurs conseils de Denis ne se trouvent pas sur ce blogue, mais bien dans ses livres. Demandez-le à votre libraire!

 

4. Utilise-t-on l’imagerie médicale de routine pour établir le plan de traitement?


Dans un contexte de problème musculo-squelettique, l’utilisation de l’imagerie médicale de routine est déconseillée, comme une radiographie, un scan ou une résonance magnétique.


Un examen d’imagerie médicale de routine a lieu lorsque l’examen est demandé en début de suivi pour un problème musculo-squelettique, et ce, sans que la condition du patient et son contexte ne soient associés à une suspicion de problèmes de santé inquiétants (ex.: fracture, cancer, phlébite, etc..).


Les guides de pratiques indiquent de ne pas utiliser d’imagerie médicale de routine pour la plupart des problèmes musculo-squelettiques. Ces examens ont plusieurs effets négatifs sur la personne et il a été prouvé qu’ils n’étaient pas associés à une amélioration de la condition.


Fait déconcertant: on estime qu’un examen d’imagerie médicale sur quatre ne serait pas pertinent et n’apporterait aucun bénéfice au patient!



APRÈS LA PREMIÈRE VISITE ...



5. Vous a-t-on évalué correctement et le fait-on à chaque visite?

Une évaluation de votre condition devrait être réalisée au début et à la fin de chaque visite.


Voici des exemples de son utilité:


  • vérifier l’efficacité de l’intervention précédente ;

  • déterminer les paramètres de l’intervention qui sera réalisée le jour même ;

  • mesurer l'efficacité observée en fin de visite.


Cela dit, l’évaluation réalisée à la première visite est considérablement plus élaborée — et plus longue — que les évaluations subséquentes. Cette évaluation initiale est la pierre angulaire de l’analyse du problème et du plan de traitement.


Souvenez-vous également qu’il arrive que des signes plus inquiétants accompagnent une douleur au dos. Certains signes sont appelés «drapeaux rouges» et plusieurs d’entre eux demeurent un sujet de réflexion scientifique. Cela dit, l’intervenant doit connaître ces signes plus inquiétants et doit en tenir compte durant l’évaluation initiale et les évaluations subséquentes, et vous référer à votre médecin traitant cas échéant (ou communiquer avec lui ou elle) et vous le justifier s’il ne ne le fait pas.

Voici quelques-uns des signes plus inquiétants à considérer dans un contexte de douleurs au dos, voire de douleurs musculo-squelletiques:


  • une douleur intolérable apparue sans traumatisme, sans chute ni accident, et qui ne semble pas s’améliorer au fil des jours. Une telle douleur qui ne survient que la nuit est un facteur aggravant;

  • une perte de poids inexpliquée;

  • des signes neurologiques préoccupants, comme une faiblesse marquée de certains muscles, des engourdissements près des sphincters, etc.;

  • des nausées et des vomissements;

  • des vertiges ou des étourdissements.

6. Vous a-t-on écouté et a-t-on pris le temps de le faire?


Il n’y a aucun traitement qui vaille sans écoute de la personne.


C’est bien normal puisque c'est vous qui déterminez les objectifs de traitement en collaboration avec l’intervenant.


Par exemple, votre motif de consultation principal concerne-t-il la diminution de la douleur?


Souhaitez-vous plutôt retrouver certaines capacités fonctionnelles, comme la pratique d’une activité sportive ou arriver à mieux dormir?


La liste des objectifs est infinie.


Le traitement devrait d’abord tenir compte de vos objectifs à vous, et ceux qui sont exclusivement déterminés par l’intervenant.


Tout commence par l’écoute.


On ne traite pas uniquement avec les yeux et les mains, mais aussi avec les oreilles...

 

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7. L’intervenant peut-il démontrer l’efficacité de son intervention? S’appuie-t-il sur la science?


Le domaine de la santé n’échappe pas à l’ère des fake news et à l’instrumentalisation de la science à des fins commerciales.


On vend parfois des traitements comme on vend des pilules miracles.


Triste.


Par exemple, méfiez-vous des intervenants qui vantent l’efficacité de leur approche en s’appuyant sur des études réalisées sur 20-30 personnes et en généralisant leurs résultats.


Il existe différents niveaux de preuves scientifiques.


Si une étude a été réalisée sur un nombre de personnes qui ressemble au nombre de personnes présentes à votre dernier party de famille, remettez en question la puissance statistique de cette étude.



8. Vous a-t-on formulé une opinion sur la cause du problème et/ou sur sa persistance?


Un problème musculo-squelettique peut être causé par différents éléments qui sont regroupés ici en 3 catégories;


  • ce qui provient de votre corps et qui n’est pas modifiable: processus dégénératifs, fracture, prédispositions génétiques, etc..

  • ce qui provient de votre corps et qui est modifiable: tensions musculaires, diminution de mobilité, posture inadéquate, etc..

  • ce qui provient de votre environnement: manque d’ergonomie au travail, mauvaise position de sommeil, charge de travail démesurée, chaussures inadéquates, mauvaise technique sportive, etc..


Un traitement n’a pas lieu d’être si un intervenant n’a pas d’idée sur la cause du problème pour lequel vous le consultez, ou sur les raisons qui peuvent expliquer sa persistance.


Une opinion doit vous être formulée, ou à tout le moins quelques hypothèses.


Il arrive bien sûr que ces hypothèses aient déjà été formulé par un autre intervenant.


Souvenez-vous que seul un médecin peut poser un diagnostic médical.



9. L’évolution de notre condition est-elle mesurée de façon objective?


Il est inconcevable qu’aucune mesure objective ne soit prise durant une visite dont l’objectif principal est de régler un problème musculo-squelettique.


Sans ces mesures, il est impossible de vérifier l’efficacité d’un traitement et encore moins de l’optimiser.


Il existe une panoplie d’outils de mesure, du simple ruban à mesurer jusqu'à des batteries de tests standardisés.



10. A-t-on établi les critères et les indicateurs qui détermineront la fin des traitements?


Combien d’internautes m’ont raconté avoir été suivis pendant des mois et des mois alors qu’aucune amélioration de la condition n’ait été mesurée et qu’elle évoluait en dents de scie.


Si l’évolution de votre condition stagne après quelques visites, discutez-en avec l’intervenant (ce qui devrait d’emblée être initiée par l’intervenant). Dans la plupart des cas, le plan de traitement devrait être remis en question et modifié.


Gardez également en tête que le corps est bien fait et qu’il a une propension à se guérir lui-même.


Comme le disait ironiquement un de mes professeurs en s’adressant à certains charlatans: « dépêchez-vous de traiter vos patients avant qu’ils ne guérissent par eux-mêmes. »



11. Vous propose-t-on de la prévention à outrance?


Il arrive qu’on vous propose des rendez-vous à des fins préventives.


Personne n’est contre la prévention, certes, mais ce type d’approche pave la voie à des abus thérapeutiques en prônant une prévention qui ne s’appuie pas sur des données scientifiques, notamment sur ce qui détermine la fréquence de ces traitements dits préventifs.


Une conférence?


Denis consacre une grande partie de ses activités professionnelles à donner des conférences, au Québec et à l'étranger, que ce soit en milieu de travail, en entreprise ou dans des organismes communautaires.


Il est aussi possible de demander à votre bibliothèque locale d'inviter Denis à présenter une de ses conférences.


Cliquez ici pour obtenir plus d’informations sur les conférences.



Des guides pratiques et utiles


Denis Fortier est un clinicien expérimenté, minutieux et reconnu. Il est aussi auteur et chroniqueur à la radio et à la télé.


Procurez-vous ses plus livres en cliquant notamment sur les titres suivants:






Des conseils en vidéos!



Les informations que vous y découvrirez sont complémentaires aux différents livres de Denis. Elles concernent notamment la douleur au dos et au cou, la posture, les exercices thérapeutiques et la prévention de plusieurs problèmes de santé.


* un titre réservé est un titre décerné par un ordre professionnel, soit un organisme désigné par la loi. L’utilisation d’un tel titre est passible de pratique illégale de la profession. Le titre des intervenants pour lesquels le titre n’est pas réservé peut théoriquement être utilisé par quiconque se l’approprie. Soyez donc d’autant plus vigilant lorsque vous consultez un de ces intervenants. Certains d’entre eux sont regroupés en association ou en fédération. Pour en savoir davantage sur les titres réservés et les activités réservées,

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