Les sportifs centenaires : quand l’âge n’arrête pas le mouvement!
- Denis Fortier

- 3 oct.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.

Quand on pense à la performance sportive, on imagine spontanément la jeunesse, la puissance et la vitesse. Pourtant, certains athlètes viennent bousculer ces représentations. Fauja Singh, qui a couru un marathon à 100 ans, ou Robert Marchand, cycliste français ayant battu des records bien après son centenaire, incarnent une vérité stimulante : il n’est jamais trop tard pour tirer parti des bienfaits de l’activité physique.
Leur parcours dépasse l’inspiration. Il s’appuie aussi sur des données scientifiques solides : de nombreuses recherches montrent que l’exercice régulier, même commencé tard dans la vie, améliore la santé, allonge l’espérance de vie et préserve la qualité du quotidien.
Dans mon article d’aujourd’hui, je vous propose d’explorer comment l’activité physique peut transformer la vie à tout âge — et pourquoi il n’est jamais trop tard pour commencer.
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Deux destins extraordinaires
Fauja Singh n’a chaussé ses espadrilles de course qu’à 89 ans. Quelques années plus tard, il devenait le premier centenaire à boucler un marathon complet. Robert Marchand, cycliste français, a lui aussi repoussé les limites de l’âge : entre 101 et 103 ans, ses entraînements réguliers ont permis d’augmenter sa VO₂ max de près de 13 % — une progression remarquable.
Ces parcours ne relèvent pas de simples curiosités isolées. Leur histoire montre que la limite d’âge pour progresser est bien plus souple qu’on l’imagine. Ils mettent en lumière ce que la recherche appelle la plasticité physiologique : la faculté qu’a l’organisme de s’adapter et de progresser à tout âge, grâce notamment à la malléabilité du cerveau, des muscles et du système cardio-vasculaire.
La science derrière l’inspiration
Les études cliniques et épidémiologiques sont claires : l’activité physique régulière prolonge la vie. C’est particulièrement vrai pour l’exercice d’intensité modérée et soutenue, qui n’allonge pas seulement la durée de vie, mais aussi les années vécues en bonne santé.
Une méta-analyse internationale montre que la course réduit de 27 % le risque de décès toutes causes confondues.
Une analyse démographique (en anglais «life-table analysis») estime que, si les personnes de plus de 40 ans adoptaient les niveaux d’activité des 25 % les plus actifs, leur espérance de vie pourrait augmenter de plus de cinq ans.
Même à un âge avancé, l’entraînement renforce la masse musculaire, la densité osseuse et la santé cardiovasculaire, retardant ainsi la dépendance et la perte d’autonomie.
Ces données confirment une idée essentielle : l’activité physique n’est pas l’apanage de la jeunesse, mais un levier universel de santé, à tout âge.
L’activité physique régulière prolonge la vie. C’est particulièrement vrai pour l’exercice d’intensité modérée et soutenue.
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Vieillir mieux plutôt que vieillir plus
La longévité brute n’est pas un objectif en soi. Et, à lire les commentaires sur mes réseaux sociaux, vous êtes nombreux et nombreuses à rappeler une évidence : vivre longtemps n’a de sens que si ces années sont vécues pleinement.
Atteindre ou dépasser les 100 ans a peu de valeur si ces années supplémentaires sont dominées par la maladie et la dépendance. C’est ici qu’intervient le concept de vieillissement en santé, promu par l’OMS : préserver ses capacités physiques, mentales et sociales le plus longtemps possible.
Dans cette perspective, les athlètes centenaires ne sont pas seulement des exceptions hors du commun : ils démontrent que la pratique régulière d’une activité, même modérée, peut repousser la perte d’autonomie et améliorer durablement la qualité de vie.
Les mécanismes du «miracle» de l’exercice tardif
Comment expliquer que l’activité physique procure encore autant de bénéfices lorsqu’elle est entamée tard dans la vie ?
Capacité cardiorespiratoire : même après 80 ans, l’entraînement augmente la VO₂ max, un indicateur fiable de longévité.
Masse musculaire et osseuse : l’exercice ralentit la sarcopénie et réduit le risque de fractures.
Santé cérébrale : l’activité physique stimule la neuroplasticité, réduisant le risque de déclin cognitif.
Équilibre métabolique : l’entraînement favorise une meilleure régulation de la glycémie, de la tension artérielle et du cholestérol.
En résumé, le corps humain conserve toute sa malléabilité, et l’exercice demeure, à tout âge, un puissant catalyseur de cette plasticité.
Un message universel
S’il est enthousiasmant de voir des centenaires repousser les limites, le message essentiel est plus simple : il n’est jamais trop tard pour commencer. Même à 60, 70 ou 80 ans, une activité physique régulière procure des bénéfices tangibles.
Quelques principes pratiques :
Privilégier la régularité plutôt que l’intensité extrême, sans pour autant négliger les activités plus soutenues.
Varier les types d’activités : marche rapide, vélo, renforcement musculaire, exercices d’équilibre.
Adapter l’effort à ses capacités, avec une progression graduelle.
Mettre le plaisir avant la performance : c’est l’une des clés majeures de la constance.
Il n’est jamais trop tard pour commencer à bouger et faire du sport. Même à 60, 70 ou 80 ans, une activité physique régulière procure des bénéfices tangibles.
Réécrire le récit du vieillissement
Les athlètes centenaires ne sont pas des anomalies spectaculaires, mais des pionniers extraordinaires — la preuve que ce potentiel est à la portée de chacun, même si cela surprend. Ils rappellent que la longévité ne se joue pas uniquement dans nos gènes, mais aussi dans nos habitudes quotidiennes et notre motivation.
La marche, la course, la natation, la danse ou le vélo ne sont donc pas de simples divertissements : ce sont de véritables leviers de santé publique, capables de transformer non seulement la durée de vie, mais aussi la qualité des années vécues.
Le message est clair : il n’est jamais trop tard pour bouger, et jamais trop tôt pour investir dans son avenir. La victoire n’est pas seulement de franchir une ligne d’arrivée, mais de rester en mouvement avec dignité et vitalité.
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Denis
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Références
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