Fibromyalgie : comprendre les douleurs et mieux les gérer au quotidien
- Denis Fortier
- 29 août
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 oct.
La fibromyalgie touche des millions de personnes dans le monde. Mal comprise, souvent mal diagnostiquée, elle est pourtant bien réelle, avec des symptômes qui affectent profondément la qualité de vie. Douleurs diffuses, fatigue chronique, troubles du sommeil, hypersensibilité… les manifestations sont nombreuses, mais des solutions concrètes existent pour mieux les vivre au quotidien.
Dans cet article, nous abordons les trois types de douleur que peut provoquer la fibromyalgie, le phénomène de sensibilisation centrale, et des pistes pratiques pour mieux gérer la douleur.
Bonne lecture et bon visionnement!
Denis
Trois types de douleur… souvent méconnus ou confondus
On croit souvent que la douleur est un phénomène unique : on a mal ou on n’a pas mal. Mais dans la fibromyalgie, la douleur est multiforme, et elle peut provenir de sources très différentes :
1. La douleur nociceptive
C’est la douleur classique, liée à une blessure détectée par le système nerveux. Une entorse, une brûlure ou une coupure en sont de bons exemples. Cette douleur protège le corps : elle signale un danger réel.
2. La douleur neuropathique
Elle survient lorsqu’un nerf est lui-même endommagé, comme dans la sciatique. Elle se manifeste souvent par des brûlures, des décharges électriques ou des picotements.
3. La douleur nociplastique
C’est la plus difficile à comprendre. Elle n’est liée ni à une lésion tissulaire ni à un nerf abîmé. Elle résulte plutôt d’un dysfonctionnement du système nerveux central, qui traite de façon exagérée ou erronée certains signaux sensoriels. C’est le type de douleur prédominant dans la fibromyalgie.
Ces trois douleurs peuvent coexister, s’amplifier mutuellement, et évoluer dans le temps.
La sensibilisation centrale : quand le cerveau s’emballe
La sensibilisation centrale est un phénomène clé pour comprendre la fibromyalgie. Elle désigne un dérèglement durable du système nerveux, qui devient hypersensible à des stimuli normalement inoffensifs.
Deux phénomènes fréquents qui peuvent accompagner cette réalité :
L’hyperalgésie : une douleur ressentie plus intensément qu’elle ne le devrait. Par exemple, une légère pression sur la jambe peut provoquer une douleur forte.
L’allodynie : une douleur déclenchée par un stimulus qui est normalement indolore. Ainsi, un simple effleurement, comme une main posée sur l’épaule ou un vêtement contre la peau, peut devenir douloureux.
Ces phénomènes ne sont des « problèmes psychologiques » et encore moins de l'exagération volontaire : ce sont bien les circuits de la douleur dans le cerveau qui se sont réorganisés et entraînent ces manifestations désagréables.
La sensibilisation centrale désigne un dérèglement durable du système nerveux, qui devient hypersensible à des stimuli normalement inoffensifs.
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Le rôle du stress et du sommeil
Le système nerveux autonome (celui qui régule le cœur, la respiration, etc.) est aussi perturbé dans la fibromyalgie. Le stress chronique dérègle l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, entraînant une production excessive de cortisol, l’hormone du stress.
Résultat : le cerveau devient plus sensible à la douleur, la récupération est moins efficace, et les mécanismes naturels de contrôle de la douleur fonctionnent mal.
Le sommeil joue ici un rôle clé. Mal récupéré, le système nerveux reste en état d’alerte et amplifie la perception douloureuse. Améliorer son sommeil peut donc contribuer à briser ce cercle vicieux.
Un sommeil perturbé empêche le système nerveux de récupérer, et peut aggraver la perception douloureuse.
Comment mieux vivre avec la fibromyalgie ?
➤ 1. Comprendre ses douleurs
Identifier les types de douleurs que vous ressentez peut vous aider à mieux en parler avec votre professionnel de la santé, et à adapter les stratégies de soulagement.
➤ 2. Adapter ses exercices
Bouger est fondamental, mais il faut le faire sans se surmener. Respirations lentes, cohérence cardiaque, respiration rythmée ou méditation peuvent aider à calmer le système nerveux avant une séance d’exercices. Avancer avec douceur est essentiel : 👉 « Plus ça fait mal, mieux c’est » est une idée reçue à éviter.
➤ 3. Gérer le stress et mieux dormir
Des techniques simples peuvent faire une différence : relaxation, routine de sommeil, exposition à la lumière naturelle, etc. De nombreuses ressources (livres, vidéos, applications) peuvent vous accompagner.
Un outil gratuit à connaître
Le site gerermadouleur.ca propose un programme gratuit d’autogestion de la douleur chronique, intitulé « Agir pour moi » et développé par des chercheurs de l’Université Laval. Réparti sur huit semaines, il combine vidéos, lectures et exercices guidés. Vous pouvez le suivre à votre rythme, sans obligatoirement l’aide d’un professionnel, et appliquer progressivement des stratégies pratiques pour mieux vivre avec la douleur chronique — qu’il s’agisse de fibromyalgie ou d’autres conditions.
En résumé : un premier pas aujourd’hui
La fibromyalgie ne se guérit pas du jour au lendemain, mais il existe des moyens concrets pour en alléger le fardeau. Comprendre les différents types de douleurs, apaiser le système nerveux et instaurer de meilleures habitudes de sommeil sont déjà des leviers importants. Des programmes comme Agir pour moi offrent un accompagnement structuré et accessible, qui peut marquer une vraie différence dans le quotidien.
Prenez quelques minutes pour explorer ces ressources : c’est souvent dans ces petits pas que commence le chemin vers un mieux-être durable.
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