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Douleur au cou: trois signaux qui en disent long

  • Photo du rédacteur: Denis Fortier
    Denis Fortier
  • il y a 6 heures
  • 5 min de lecture

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Lorsque le cou se dérègle — posture statique prolongée, microtraumatismes, surcharges musculaires ou processus dégénératif —, la douleur ne reste pas toujours localisée. La région cervicale agit comme un carrefour : elle peut transmettre ses tensions vers d’autres territoires, par les nerfs, les muscles ou les articulations.


Trois signaux fréquents, mais parfois mal compris, en témoignent : certains maux de tête, les douleurs entre les omoplates et les irradiations vers les membres supérieurs.


Dans mon article d’aujourd’hui, j’explore comment le cou relie ces manifestations, qui reposent sur des mécanismes de transmission comparables.


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Signal 1


Maux de tête : le cou qui renvoie vers le crâne

Certaines céphalées — appelées maux de tête cervicogènes — ne proviennent pas d’un problème intracrânien, mais de structures du cou : articulations, muscles ou ligaments. Le chevauchement des voies nerveuses entre les premières vertèbres cervicales et certaines régions de la tête explique cette projection de douleur.


Une revue récente indique que les dysfonctions des articulations et des muscles cervicaux supérieurs peuvent provoquer une douleur ressentie au crâne et s’accompagnent souvent d’une raideur, d’une sensibilité accrue à la palpation ou d’une douleur qui augmente avec certains mouvements du cou.


Ce premier mécanisme montre que le cou peut rediriger la douleur vers le haut.


Sur le plan clinique, une personne présentant des maux de tête récurrents liés à des tensions cervicales bénéficie d’une évaluation du cou — mobilité, posture, tests mécaniques — tout en pouvant aussi consulter un spécialiste des céphalées lorsque le portrait clinique l’indique. Les recommandations récentes soulignent l’importance d’intégrer les composantes cervicales dans l’analyse globale des symptômes.

Certaines céphalées — appelées maux de tête cervicogènes — ne proviennent pas d’un problème intracrânien, mais de structures du cou.

Signal 2

Douleurs entre les omoplates : le cou qui diffuse vers le dos


La région interscapulaire réagit fréquemment aux déséquilibres cervicaux. Les muscles et articulations autour des omoplates peuvent être surutilisés pour protéger, compenser ou stabiliser le cou, ce qui explique cette douleur courante « entre les omoplates ».


Les travaux sur la dysfonction scapulaire montrent que des mouvements altérés de l’omoplate ou une fatigue des muscles stabilisateurs peuvent entretenir les douleurs cervicales et dorsales, en perturbant la coordination entre le cou et la ceinture scapulaire.


Ce deuxième mécanisme prolonge l’idée d’un cou qui exerce une influence à distance : les tensions cervicales modifient la posture générale et la manière dont le corps répartit les efforts et les charges au quotidien.


En pratique, un automassage « maison » du trapèze ou d’autres muscles près de l’omoplate peut soulager temporairement, mais demeure souvent insuffisant. Une évaluation professionnelle permet d’observer la posture du cou, la mobilité et l’organisation des mouvements cervico-scapulaires, et de proposer un programme de stabilisation adapté — un travail de réadaptation.

Les travaux sur la dysfonction scapulaire montrent que des mouvements altérés de l’omoplate ou une fatigue des muscles stabilisateurs peuvent entretenir les douleurs cervicales et dorsales.

Signal 3

Irradiations vers les membres supérieurs : le nerf comme fil conducteur


La région cervicale basse — autour des 5e, 6e et 7e vertèbres (C5–C7) — est le passage des racines nerveuses qui alimentent le bras. Une irritation ou une compression nerveuse peut provoquer une douleur à l’épaule, à l’avant-bras ou à certains doigts, parfois accompagnée d’engourdissements ou d’une faiblesse.


On peut définir simplement la radiculopathie cervicale comme un trouble d’une racine nerveuse pouvant provoquer une douleur au cou et une douleur projetée dans le bras, parfois accompagnée de picotements, d’une diminution de sensibilité ou d’une réduction de force.


Pour mieux saisir ce phénomène, on peut rappeler deux notions :


  • les dermatomes, zones de peau alimentées par une racine nerveuse donnée ;

  • les myotomes, groupes musculaires dépendant de cette même racine.


Ces deux « cartes » du corps aident à comprendre pourquoi une douleur à un doigt précis, une perte de sensation localisée ou une faiblesse du biceps orientent vers une racine cervicale particulière.


Les lignes directrices — des recommandations basées sur des données probantes et destinées aux cliniciens — rappellent que plusieurs douleurs du bras trouvent leur origine dans le cou, ce qui renforce l’importance d’un examen cervical rigoureux.

Une irritation ou une compression nerveuse à la région cervicale peut provoquer une douleur à l’épaule, à l’avant-bras ou à certains doigts.

Vers une vision plus juste de la cervicalgie


Se concentrer uniquement sur un point douloureux du cou fait perdre de vue ce que la recherche montre : la région cervicale est un nœud anatomique où se rencontrent des relais nerveux, musculaires et articulaires. Les maux de tête, les douleurs interscapulaires et les irradiations dans le bras ne sont pas trois problèmes isolés, mais trois façons pour le cou d’exprimer et de transmettre une difficulté sous-jacente.


Cette perspective invite à dépasser la question « où ça fait mal ? » pour s’attarder au trajet de la douleur, mais aussi à d’autres éléments souvent en jeu dans les troubles musculosquelettiques : surcharge d’un tissu, posture maintenue dans le temps, coordination musculaire altérée, stress chronique, ou encore sensibilité accrue du système nerveux.


En somme, lorsqu’une douleur se propage, il devient pertinent d’examiner le relais — le cou — plutôt que de se concentrer uniquement sur l’endroit où elle se manifeste.



Pour aller plus loin, mes livres 99 façons de soulager le dos et le cou et Plus jamais malade proposent d'autres contenus complémentaires.


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Merci de prendre soin de vous – et à très bientôt.


Denis


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Références


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Javdaneh N, Barati A, Shojaedin S, Mirzaei RM. Is chronic neck pain related to scapular dyskinesia? A systematic review. BMC Musculoskelet Disord. 2025 Jul 2;26(1):585. doi: 10.1186/s12891-025-08916-1. PMID: 40604589; PMCID: PMC12220809.


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