Diabète et douleurs : le lien qu’on oublie trop souvent

Quand on pense au diabète, on imagine souvent les complications aux vaisseaux sanguins, aux reins ou aux yeux. On oublie pourtant qu’il affecte aussi les articulations, les muscles et les tendons, augmentant le risque de douleurs et de perte de mobilité.

Des recherches récentes montrent même que les personnes diabétiques présentent davantage de tendinopathies, de ruptures de coiffe des rotateurs ou encore de raideurs articulaires.

Fait étonnant : cette maladie associée au sucre dans le sang peut fragiliser nos tendons et ralentir leur guérison. Difficile à croire, quand on sait que les outils pour dépister le diabète tôt et agir avant les complications existent déjà.

Bonne lecture… et, pour ceux qui me suivent, bon visionnement sur YouTube !

Des chiffres qui frappent

Une grande analyse publiée récemment dans The Lancet Diabetes & Endocrinology a évalué ce qu’on appelle la « cascade de soins » — toutes les étapes, du diagnostic au traitement, jusqu’au contrôle de la glycémie.

La question était simple : combien de personnes diabétiques savent qu’elles le sont, reçoivent un traitement et parviennent réellement à stabiliser leur glycémie ?

Les résultats sont préoccupants :

• seulement 55,8 % des personnes diabétiques connaissent leur diagnostic.

• 91,4 % des patients diagnostiqués reçoivent un traitement — une donnée encourageante.

• Mais à peine 41,6 % atteignent un contrôle glycémique satisfaisant.

Au final, une personne diabétique sur cinq dans le monde réussit à maintenir une glycémie bien contrôlée. C’est inacceptable.

Cette maladie associée au sucre dans le sang peut fragiliser nos tendons et ralentir leur guérison.

Un duo fragile : diabète et tendon

Pourquoi parler de diabète sur le blogue d’un physiothérapeute et insister sur une prise en charge adéquate ?

Parce que les liens entre le diabète et les tendons ont longtemps été sous-estimés — et le sont encore trop souvent. 

Voici quelques explications pour mieux comprendre les liens entre diabète et tendon :

• Un état inflammatoire chronique lié au diabète affaiblit la structure des tendons.

• Les produits de glycation avancée — des résidus formés par l’excès de sucre dans le sang — rendent le collagène plus rigide et moins souple. Or, le collagène est la charpente même du tendon.

• L’obésité et l’hyperlipidémie (excès de graisses dans le sang) ralentissent la cicatrisation et augmentent le risque de récidives après blessure ou chirurgie.

Une étude de 2025 a même montré que les personnes cumulant plusieurs facteurs métaboliques présentaient davantage de douleurs et une fonction plus limitée en cas de tendinopathie du tendon d’Achille.

En clinique, je l’observe régulièrement : au fil des ans, un diabète mal contrôlé réduit peu à peu la capacité du corps à bouger et à récupérer.

Prévenir

Ce constat nous ramène à une évidence : agir tôt change tout. Dépistage, prévention et traitement passent aussi par l’activité physique et de saines habitudes de vie.

En physiothérapie, nos rôles sont clairs : soutenir la santé globale, accompagner la réadaptation et favoriser l’autonomie fonctionnelle, mais aussi renforcer les tendons, améliorer la mobilité et réduire le risque de blessures. Les exercices que je propose régulièrement sur ma chaîne YouTube — force des jambes, souplesse des épaules, stabilité du tronc — vont exactement dans ce sens.

Bonne nouvelle : de petits gestes suffisent. Marcher davantage, mieux dormir ou intégrer quelques exercices ciblés peut ralentir la progression des complications et réduire le risque de douleurs musculosquelettiques liées au diabète.

Une étude de 2025 a même montré que les personnes cumulant plusieurs facteurs métaboliques présentaient davantage de douleurs et une fonction plus limitée en cas de tendinopathie du tendon d’Achille.

Bouger, c’est déjà traiter

Les effets du diabète sur le système musculosquelettique rappellent une vérité souvent négligée : bouger, c’est déjà traiter. Encore faut-il que la maladie soit diagnostiquée et suivie correctement.

Et c’est là que la prévention devient un véritable outil thérapeutique. Une simple routine d’exercices adaptés peut avoir autant d’impact sur la santé des tendons que sur la glycémie.

Accéder au bon professionnel au bon moment — y compris un physiothérapeute —, c’est donner à son corps la chance de mieux vieillir, de guérir plus vite et de préserver sa liberté de mouvement, malgré le diabète.

Pour aller plus loin, mes livres Lève-toi et marche et Plus jamais malade propose d'autres contenus complémentaires.

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Merci de prendre soin de vous – et à très bientôt.

Denis

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Références

• Kandikattu S, Aavula M, Pisarski T, Parvizi D, Agrawal DK. Effect of Metabolic Syndrome in the incidence of Rotator Cuff Injury and Recovery following Surgical Repair. J Surg Res (Houst). 2025;8(1):202-210. doi: 10.26502/jsr.10020438. Epub 2025 Mar 26. PMID: 40519247; PMCID: PMC12165462.

• Seymore KD, Smitheman HP, Smith AK, Pohlig RT, Couppé C, Silbernagel KG. Metabolic Risk Factors Relate to Worse Tendon Health in Individuals With Achilles Tendinopathy. J Orthop Res. 2025 Apr;43(4):728-738. doi: 10.1002/jor.26038. Epub 2025 Jan 6. PMID: 39763090; PMCID: PMC11903168.

• Stafford LK, et al. Global, regional, and national cascades of diabetes care, 2000–23: a systematic review and modelling analysis using findings from the Global Burden of Disease Study. Lancet Diabetes Endocrinol. 2025;0(0):1-xx. doi:10.1016/S2213-8587(25)00123-4.

• Xu J, Wang J, Ji Y, Liu Y, Jiang J, Wang Y, Cui X, Wan Y, Guo B, Yu H. The impact of diabetes mellitus on tendon pathology: a review. Front Pharmacol. 2024 Nov 5;15:1491633. doi: 10.3389/fphar.2024.1491633. PMID: 39564114; PMCID: PMC11575704.