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D'où proviennent les raideurs de votre épaule ? Des réponses par ici:

  • Photo du rédacteur: Denis Fortier
    Denis Fortier
  • 5 oct.
  • 9 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct.


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Nos bras bougent librement, sans que nous y pensions. Puis, un jour, l’un d’eux accroche. Il se fait plus lourd, plus raide, plus douloureux ou moins précis. Certains gestes simples paraissent laborieux, parfois même impossibles, tandis que le mouvement perd de sa fluidité — progressivement ou soudainement.


Mon article d’aujourd’hui présente des causes fréquentes, souvent mal comprises, de cette perte de mobilité du bras. Pour chacune, des informations et des conseils cliniques succincts permettent de mieux comprendre les mécanismes en jeu.


En présence de douleur ou de limitations à l'épaule, il est recommandé de consulter un physiothérapeute (au Québec) ou un kinésithérapeute (en France), afin d’obtenir une évaluation complète et un plan de traitement adapté.


Bonne lecture… et bon visionnement, si vous me suivez aussi sur YouTube !


Capsulite adhésive (épaule gelée)


Ce qui se passe


La capsulite adhésive, souvent appelée épaule gelée, survient lorsque la capsule articulaire — cette fine enveloppe qui entoure l’épaule et contribue à sa stabilité — s’épaissit et perd de sa souplesse. Des tensions musculaires secondaires s’y ajoutent fréquemment, rendant les mouvements encore plus difficiles. Ces perturbations découlent souvent d’une inflammation qui favorise la formation d’adhérences à l’intérieur de l’articulation.


Les chercheurs observent également que certains facteurs métaboliques, comme le diabète ou une altération du métabolisme des graisses (taux élevés de cholestérol ou de triglycérides), augmentent le risque de développer cette raideur. Les études récentes confirment qu’une prise en charge axée sur la rééducation et la mobilisation douce permet une amélioration notable, quelle que soit la sévérité initiale. Cette récupération s’effectue lentement, sur plusieurs mois. Les patients décrivent souvent la sensation de « ne plus reconnaître leur bras », tant le mouvement devient limité et inhabituel.


Conseils pratiques


  • Privilégier des mouvements actifs, doux et réguliers, sans dépasser le seuil de douleur. La constance est plus bénéfique que l’intensité.

  • Observer les compensations posturales, comme le haussement d’épaules ou l’inclinaison de la tête, qui s’installent souvent à l’insu de la personne. Les repérer constitue déjà un premier pas vers un mouvement plus juste.

  • Adopter une approche métabolique globale activité physique, alimentation équilibrée, gestion du diabète — peut contribuer à améliorer la santé des tissus et à limiter la chronicité du trouble.


À retenir : la capsulite est une raideur organisée de l’épaule. Elle demande du temps, de la patience et des interventions graduées pour retrouver un mouvement plus fluide. D'autres conseils sur la capsulite adhésives de l'épaule sur ma chaîne YouTube.


Les chercheurs observent également que certains facteurs métaboliques, comme le diabète ou des taux élevés de cholestérol ou de triglycérides, augmentent le risque de développer une capsulite.


2. Tendinopathies (coiffe des rotateurs, biceps, ...)


Ce qui se passe


Longtemps considérée comme un trouble purement inflammatoire — d’où le terme “tendinite” —, cette affection résulte en réalité d’un remaniement progressif du tendon. Avec le temps, des modifications dégénératives peuvent altérer ses fibres, le rendant plus sensible à la tension et moins apte à supporter les contraintes.


Les tendinopathies de l’épaule surviennent le plus souvent à la suite de gestes répétitifs ou d’une surcharge mécanique : lever le bras au-dessus de la tête, porter des charges, ou maintenir une posture prolongée. Peu à peu, le tendon s’irrite et devient douloureux. La douleur ne provient donc pas d’une raideur articulaire, comme dans la capsulite, mais d’un tissu tendineux sursollicité qui réagit à un excès de contrainte ou à une charge mal dosée.


Les études récentes confirment que la physiothérapie demeure l’approche la plus efficace, surtout lorsqu’elle combine plusieurs méthodes : exercices ciblés, renforcement musculaire, étirements et travail de la scapula. D’autres travaux montrent que les exercices spécifiques — axés sur la stabilisation de l’omoplate, le renforcement excentrique et la mobilité de l’épaule — améliorent la douleur et la fonction dès les premières semaines de rééducation.


Conseils pratiques


  • Éviter le repos complet, qui fragilise les tendons et retarde la guérison. Mieux vaut maintenir une activité douce, adaptée à la sensibilité de chacun.

  • Mettre l’accent sur un renforcement progressif, en commençant par des exercices isométriques (tenir une position sans bouger) avant d’introduire des mouvements excentriques (contrôler la descente du bras).

  • Consulter un physio — ou un kiné en France —, car les approches actuelles reposent sur une progression individualisée : l’ajustement précis de la charge et la qualité du mouvement sont essentiels à une récupération durable.


À retenir : la tendinopathie n’est pas une raideur, mais une réaction du tendon à une contrainte excessive. Elle s’améliore grâce à une stratégie thérapeutique progressive, fondée sur un mouvement bien dosé et ajusté au fil du temps.


Éviter le repos complet, qui fragilise les tendons et retarde la guérison. Mieux vaut maintenir une activité douce, adaptée à la sensibilité de chacun.

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3. Une blessure au labrum


Ce qui se passe


Le labrum est une structure fibreuse en forme d’anneau qui borde la cavité de l’épaule. Il agit comme un joint d’étanchéité : il augmente la profondeur de la cavité et aide la tête de l’humérus à rester bien centrée lors des mouvements. Quand ce bourrelet s’abîme — à la suite d’une chute, d’un mouvement brusque, d’une surcharge répétée ou simplement de processus physiologiques liés à l’âge —, l’épaule peut perdre une partie de sa stabilité. Le bras peut alors accrocher, donner une impression d’instabilité ou provoquer une gêne à certaines amplitudes.


Certaines personnes présentent toutefois une déchirure du labrum sans symptôme apparent, souvent découverte par hasard à l’imagerie. Dans ces cas, la lésion ne provoque ni douleur ni perte de fonction et ne nécessite pas de traitement particulier.


Les travaux récents montrent que la douleur attribuée au labrum ne provient pas toujours directement de la lésion, mais souvent d’une altération du mouvement entre l’omoplate et l’humérus. Une étude met en lumière le rôle essentiel des muscles de l’omoplate dans la rééducation : un léger retard — de quelques fractions de seconde — dans leur contraction peut modifier la mécanique de l’épaule et accentuer la contrainte sur le labrum. D’autres auteurs soulignent qu’il n’est pas toujours simple de distinguer une lésion du labrum d’un syndrome d’accrochage sous-acromial, ces deux conditions pouvant coexister ou se confondre.


Conseils pratiques


  • Faire évaluer la cause réelle du problème par un médecin ou un physiothérapeute, car plusieurs troubles d’épaule peuvent produire des symptômes semblables. Un examen clinique approfondi aide à orienter le traitement.

  • Renforcer la stabilité dynamique de l’épaule, en ciblant la coiffe des rotateurs et les muscles liés à l’omoplate (trapèzes, dentelé antérieur, rhomboïdes).

  • Éviter les mouvements brusques ou les charges lourdes au-dessus de la tête, le temps que le contrôle musculaire se rétablisse correctement. Ces gestes pourront ensuite être réintroduits progressivement, sous supervision professionnelle.


À retenir : une lésion du labrum ne provoque pas toujours de douleur. Lorsqu’elle altère la mécanique de l’épaule, celle-ci peut perdre en stabilité et en fluidité. Le travail de coordination et de renforcement musculaire améliore souvent la fonction, mais une intervention chirurgicale peut parfois s’avérer nécessaire.


La douleur attribuée au labrum ne provient pas toujours de la lésion elle-même, mais souvent d’une altération du mouvement entre l’omoplate et l’humérus.

4. Irritation nerveuse au cou (radiculopathie cervicale)


Ce qui se passe


Parfois, la cause d’un bras douloureux ou difficile à bouger ne se trouve pas dans l’épaule, mais dans le cou. Une radiculopathie cervicale survient lorsqu’une racine nerveuse — la portion du nerf qui émerge de la moelle épinière — est irritée ou comprimée, le plus souvent par une hernie discale ou par la dégénérescence d’une ou plusieurs articulations du cou.


Cette atteinte peut provoquer une douleur qui descend du cou vers le bras, mais aussi une perte de force ou une diminution de la sensibilité dans certaines zones précises. Chaque racine correspond à un territoire moteur (le myotome) et à une zone de sensibilité cutanée (le dermatome). Par exemple, une irritation de la racine C6 peut affecter la flexion du coude et la sensibilité du pouce.


Les observations cliniques montrent que la douleur d’origine cervicale ne se limite pas toujours au bras : elle peut aussi se manifester autour de l’omoplate ou de l’épaule, ce qui rend parfois le diagnostic trompeur. L’examen neurologique, réalisé par un médecin ou un physiothérapeute, évalue la force, la sensibilité et les réflexes. Il reste essentiel pour déterminer quelle racine est touchée.


La plupart des cas évoluent favorablement avec une prise en charge graduelle et active, combinant mobilisation douce, exercices de renforcement et travail postural. Cette approche permet de restaurer le mouvement et de réduire la douleur sans recourir à des interventions invasives. 


Conseils pratiques


  • Consulter un professionnel de santé pour confirmer l’origine nerveuse du problème et exclure une cause articulaire ou musculaire.

  • Bouger sans forcer : les mouvements doux du cou et du bras, associés à des exercices neurodynamiques (mouvements précis qui améliorent la mobilité du nerf dans ses trajets naturels), contribuent à restaurer la mobilité et à limiter les compensations du tronc ou de l’épaule.

  • Favoriser la coordination cervico-scapulaire en renforçant la synergie entre les muscles du cou, des épaules et de l’omoplate, afin de retrouver un contrôle moteur plus fluide et durable.


À retenir :lorsqu’une racine nerveuse cervicale est irritée, le bras peut devenir douloureux, perdre en force ou en précision. Une rééducation progressive et bien conduite du cou, axée sur le mouvement et la posture, demeure le moyen le plus efficace pour rétablir la fonction et prévenir la chronicité.


Une radiculopathie cervicale peut provoquer une douleur qui descend du cou vers le bras, mais aussi une perte de force ou une diminution de la sensibilité dans certaines zones précises.


Reprendre le mouvement en main


Quand le bras ne bouge plus comme avant, il ne s’agit pas d’un simple hasard. C’est souvent le reflet d’une interaction complexe entre les structures, les nerfs et la façon dont le corps s’adapte. Dans la majorité des cas, une prise en charge progressive et bien orientée permet de retrouver la fluidité du mouvement — sans interrompre les activités du quotidien ni forcer les gestes.


Lorsque le bras bloque ou accroche, il est utile d’observer :


  • s’il s’agit surtout d’une raideur ou d’une douleur ;

  • la présence éventuelle de fourmillements ou de faiblesses ;

  • ou encore si l’omoplate bouge différemment de l’autre côté, comme pour compenser une gêne à l’épaule.


Ces indices orientent déjà vers la cause la plus probable. Le reste dépend d’un travail patient, précis et progressif.


En cas de traumatisme récent — chute, choc direct ou accident —, il est essentiel de consulter un médecin rapidement pour écarter la possibilité d’une fracture ou d’une lésion grave. Et si ces causes ne sont pas en jeu, d’autres troubles, comme ceux décrits dans l’article, peuvent expliquer qu’un bras ne bouge plus comme avant.


Pour aller plus loin, mes livres Lève-toi et marche et Plus jamais malade proposent d'autres contenus complémentaires.


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Merci de prendre soin de vous – et à très bientôt.


Denis



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Références

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