Les bienfaits insoupçonnés de la lecture… même pour la santé physique
- Denis Fortier

- 16 nov.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Lire est un geste simple et discret, qui se déroule dans une quasi-immobilité, mais qui est loin d’être anodin. À première vue, l’activité semble douce et silencieuse, alors même que le corps paraît au repos. Pourtant, elle déclenche une cascade d’effets qui dépassent largement la stimulation intellectuelle. Même lorsqu’on s’intéresse à la santé musculo-squelettique, cardiovasculaire ou respiratoire, la lecture fait partie de ces habitudes qui, mine de rien, renforcent la stabilité et l’harmonie de notre organisme.
Dans mon article d’aujourd’hui, je vous propose de revisiter la lecture comme un outil de bien-être, à la lumière de données scientifiques récentes — études prospectives et revues de littérature — qui montrent que ce geste soi-disant tranquille influence le stress, le sommeil, la motivation à bouger et même la manière dont nous percevons certains signaux corporels.
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Lire pour réduire le stress… et détendre le corps
La lecture déclenche un état de calme physiologique mesurable : rythme cardiaque qui ralentit, vigilance qui s’apaise, respiration qui devient plus régulière… à condition d’être bien installé, dans une posture qui ne crée pas de contraintes inutiles. Plusieurs travaux rapportent que quelques minutes de lecture suffisent à induire une baisse du stress, comparables à certains exercices de relaxation, même si la durée exacte varie d’une étude à l’autre.
Une revue de littérature souligne également les effets des loisirs cognitifs — dont la lecture — sur la réduction du stress perçu. Lorsque le stress s’atténue, le tonus musculaire se normalise, la respiration s’élargit et les tensions accumulées s’adoucissent. Pour un physiothérapeute, ces liens sont naturels : un corps moins crispé s’engage plus facilement dans les soins, retrouve de la fluidité dans la marche et tolère mieux les efforts du quotidien.
Plusieurs travaux rapportent que quelques minutes de lecture suffisent à induire une baisse du stress, comparables à certains exercices de relaxation, même si la durée exacte varie d’une étude à l’autre.
Lire pour mieux dormir… et mieux récupérer
Une étude portant sur la lecture au coucher montre que quelques pages avant d’éteindre la lumière facilitent l’endormissement et stabilisent les cycles nocturnes. Le format papier est particulièrement recommandé : ce n’est pas seulement la lumière bleue qui perturbe le sommeil, mais la luminosité globale des écrans, qui interfère avec la sécrétion de mélatonine et maintient le cerveau en éveil. À noter : les liseuses à encre électronique (e-ink), qui n’émettent pas de lumière lorsqu’elles sont utilisées sans rétroéclairage, ne présentent pas les mêmes inconvénients.
Un sommeil de qualité soutient trois mécanismes fondamentaux :
la réparation tissulaire, qui permet aux structures du corps de se renouveler ;
la construction musculaire, favorisée par une synthèse protéique plus efficace ;
la modulation de la douleur, le sommeil profond aidant le système nerveux à mieux trier et atténuer certains signaux.
Lire le soir, c’est donc offrir au corps un contexte favorable à ces processus, améliorer la tolérance à l’effort et retrouver, dès le lendemain, une mobilité plus aisée.
Lire pour soutenir la cognition et préserver l’autonomie physique
La lecture stimule la mémoire, la concentration et le raisonnement — des capacités qui ont des retombées directes sur la santé physique. Une vaste étude prospective associe la lecture régulière à une diminution du risque de dépression, de limitations fonctionnelles et de douleur persistante. Les activités cognitives semblent réellement influencer la sensibilité douloureuse et renforcer la résilience physique.
Pour la santé musculo-squelettique, cela peut se traduire par une meilleure participation aux soins, une reprise plus rapide des activités de mobilité, moins d’évitement et une plus grande capacité à structurer sa journée autour de mouvements variés — au-delà des exercices formels.
Lire le soir, c’est donc offrir au corps un contexte favorable à ces processus, améliorer la tolérance à l’effort et retrouver, dès le lendemain, une mobilité plus aisée.
Lire pour réduire la solitude… et encourager le mouvement
Et puis il y a tout ce qui accompagne la lecture : les clubs, les discussions spontanées, les échanges de recommandations. L’étude mentionnée plus haut montre une diminution du sentiment de solitude chez les lecteurs réguliers. Or, sentir que l’on fait partie d’un réseau — même modeste — est associé à un risque moindre de sédentarité et de mortalité.
Une étude portant sur plus de 3 000 adultes de 60 ans et plus montre d’ailleurs que les habitudes de lecture sont associées à une meilleure santé physique et mentale, en partie grâce à une plus grande participation sociale, un facteur largement reconnu pour soutenir la mobilité et réduire le risque de repli sur soi et d’inactivité physique.
Des interactions simples, un rendez-vous de lecture ou une conversation autour d’un livre peuvent suffire à redonner envie de sortir, de marcher un peu plus souvent et de maintenir un niveau d’activité physique plus stable.
La lecture n’est pas la seule voie pour accéder à ce cercle vertueux, bien sûr. Mais elle demeure l’une des options les plus accessibles, les plus souples et les plus faciles à intégrer dans la routine.
Une vaste étude prospective associe la lecture régulière à une diminution du risque de dépression, de limitations fonctionnelles et de douleur persistante.
Conclusion
La lecture n’est pas seulement un plaisir intime ni une simple envie de se laisser porter par une histoire, aussi prenante soit-elle. C’est un geste qui apaise, qui donne du rythme à la journée, qui améliore le sommeil et qui encourage des habitudes favorables à la santé physique.
Encourager la lecture — surtout le soir et sur format papier — peut s’intégrer à une approche d’ensemble, au même titre que l’activité physique ou la gestion du stress.
Et si un livre vous retient un peu plus longtemps que prévu… au moins, votre corps saura en tirer quelques bénéfices, lui aussi.
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Denis
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Références
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