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Mal dormir, ronfler fort… et si c’était l’apnée du sommeil ?

  • Photo du rédacteur: Denis Fortier
    Denis Fortier
  • 4 sept.
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct.


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Fatigue, irritabilité, troubles de concentration… et si c’était un manque d’oxygène pendant la nuit ?


L’apnée obstructive du sommeil est un trouble de santé fréquent… mais encore méconnu. Pourtant, ses conséquences sont bien réelles : fatigue persistante, troubles de l’humeur, maux de tête, difficulté à se concentrer et, dans certains cas, un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC).


Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon pratico-pratique de l’apnée du sommeil : comment la reconnaître, quels sont les facteurs de risque, et surtout, quelles stratégies simples et efficaces peuvent aider à la prévenir ou à mieux vivre avec.


Bonne lecture… et bon visionnement, si vous me suivez aussi sur YouTube !



Denis



Manquer d'oxygène, vraiment ?


L’apnée obstructive du sommeil est un trouble respiratoire nocturne caractérisé par des interruptions temporaires de la respiration pendant le sommeil. Ces pauses sont provoquées par un affaissement ou une obstruction des voies respiratoires supérieures, ce qui empêche l’air de circuler normalement.


Plusieurs facteurs peuvent y contribuer, souvent combinés chez une même personne :


  • une accumulation de tissus adipeux autour du cou;

  • un relâchement musculaire accentué par l’alcool ou les somnifères;

  • une morphologie particulière de la gorge ou de la mâchoire, etc.


Chaque épisode d’apnée dure quelques secondes (parfois un peu plus), durant lesquelles la respiration cesse complètement. Cela entraîne des micro-réveils – généralement inconscients, mais suffisants pour fragmenter le sommeil.


Résultat : un sommeil qui ne remplit plus son rôle réparateur, avec des répercussions réelles sur la santé physique, cognitive et émotionnelle.


Et l’ampleur du phénomène est majeure : selon une étude internationale, près d’un milliard d’adultes dans le monde présentent une forme d’apnée du sommeil modérée à sévère.


Et le plus surprenant ? De nombreuses personnes vivent avec de l’apnée du sommeil sans le savoir, sans faire le lien entre leurs symptômes et une privation d’oxygène nocturne, brève, mais répétée.



Des symptômes parfois banalisés


Beaucoup de personnes souffrent d’apnée du sommeil sans le savoir, et sans faire le lien entre leurs malaises quotidiens et ce trouble respiratoire nocturne.


Voici quelques signes qui devraient éveiller l’attention :


  • ronflements fréquents ou bruyants ;

  • fatigue persistante au réveil, même après une nuit complète ;

  • somnolence durant la journée, baisse d’attention ou de concentration ;

  • maux de tête matinaux ;

  • irritabilité, sautes d’humeur ou repli social.


À noter : ronfler ne signifie pas automatiquement faire de l’apnée du sommeil… mais chez les personnes qui en sont atteintes, le ronflement est fréquent – et souvent intense.


Beaucoup de personnes souffrent d’apnée du sommeil sans le savoir, et sans faire le lien entre leurs malaises quotidiens et ce trouble respiratoire nocturne.

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Pourquoi faut-il s’en préoccuper?


L’apnée du sommeil ne se résume pas à des ronflements bruyants ou à un sommeil agité. C’est un véritable enjeu de santé, aux conséquences parfois graves.


L’une des plus préoccupantes : un risque accru d’accident vasculaire cérébral (AVC). Les interruptions répétées de la respiration privent le cerveau d’oxygène, nuit après nuit. Cette hypoxie intermittente, même transitoire, peut à la longue altérer les vaisseaux sanguins, favoriser l’hypertension artérielle… et ainsi augmenter le risque d’AVC.


Et ce n’est pas tout. Plusieurs facteurs de risque de l’apnée du sommeil sont aussi des facteurs de risque de l’AVC. Parmi les plus fréquents :


  • l’obésité ;

  • l’hypertension artérielle ;

  • le tabagisme ;

  • la consommation d’alcool ;

  • l’âge (le risque augmente après 60 ans) ;

  • le sexe masculin.


Dépister et traiter l’apnée du sommeil, c’est aussi faire de la prévention cardiovasculaire !

L’apnée du sommeil ne se résume pas à des ronflements bruyants ou à un sommeil agité. C’est un véritable enjeu de santé, aux conséquences parfois graves.

Des solutions existent


Lorsqu’on pense au traitement de l’apnée du sommeil, on pense souvent à l’appareil CPAP – et avec raison. Ce dispositif à pression positive continue envoie de l’air dans les voies respiratoires pendant la nuit, ce qui empêche leur fermeture. Dans de nombreux cas, il s’avère très efficace, notamment pour réduire le risque d’AVC.


Mais la technologie ne fait pas tout.


D’autres gestes simples, concrets et accessibles peuvent aussi faire une différence. Et bien souvent, c’est leur combinaison – hygiène de vie, posture, respiration – qui permet de retrouver un sommeil plus stable, plus profond, et surtout… plus réparateur.


  1. Consulter un médecin (et passer un test)


C’est l’étape essentielle. Le diagnostic repose généralement sur une polysomnographie, un examen du sommeil complet qui enregistre votre respiration, vos mouvements, votre rythme cardiaque… bref, un portrait fidèle de vos nuits.


  1. Perdre du poids… au bon endroit


L’objectif n’est pas forcément d’atteindre un « poids santé » arbitraire, mais d'observer une réduction de la masse adipeuse autour du cou. C’est souvent là que se joue la compression des voies respiratoires en position couchée.


  1. Changer de position de sommeil


Dormir sur le côté réduit considérablement le risque d’obstruction. Il existe même des accessoires conçus pour éviter de se retourner sur le dos pendant la nuit.


  1. Éviter l’alcool et les somnifères


Ces substances relâchent les muscles de la gorge, ce qui augmente le risque d’affaissement des tissus – et donc d’apnée. Une consommation modérée, surtout en soirée, peut déjà faire une différence.


  1. Décongestionner son nez


Un nez obstrué peut empirer l’apnée. Penser à traiter une rhinite chronique, des allergies ou une déviation nasale fait partie de la prise en charge.


  1. Renforcer les muscles… en chantant!


Cela peut surprendre, mais chanter, faire des vocalises ou pratiquer des exercices ciblés pour la langue et le palais mou peut tonifier les structures qui maintiennent les voies respiratoires ouvertes. Une stratégie simple, parfois même ludique.


  1. Évaluer sa mâchoire et sa posture cervicale


Une chirurgie, un traumatisme ou une mauvaise posture du cou peuvent réduire l’espace respiratoire. Un avis en physiothérapie (ou en France, en kinésithérapie) peut aider à rétablir un meilleur alignement.


  1. Utiliser une application mobile… avec discernement


Certaines applis permettent d’enregistrer vos ronflements et de suivre vos nuits. Cela peut être utile pour amorcer une réflexion, surtout si vous dormez seul. Mais prudence : la plupart ne sont pas validées scientifiquement. Mieux vaut les considérer comme un outil de sensibilisation que comme un diagnostic.


Un lien étonnant avec les week-ends?


Une récente étude menée auprès de plus de 70 000 personnes à travers le monde a mis en lumière un phénomène surprenant : l’apnée du sommeil tend à s’aggraver les fins de semaine.


En cause ? Les décalages d’horaire, le « rattrapage de sommeil », l’irrégularité des habitudes… mais aussi certains comportements sociaux, comme la consommation d’alcool ou de tabac. Ces variations, que les chercheurs ont surnommées apnée sociale, peuvent même modifier la fréquence et l’intensité des épisodes d’apnée, rendant le trouble plus difficile à détecter lorsqu’il est évalué sur une seule nuit.


Résultat : des fins de semaine plus festives ou moins structurées peuvent suffire à déséquilibrer temporairement votre respiration nocturne. D’où l’intérêt de maintenir une routine de sommeil stable… même les fins de semaine.


Une récente étude menée auprès de plus de 70 000 personnes à travers le monde a mis en lumière un phénomène surprenant : l’apnée du sommeil tend à s’aggraver les fins de semaine.


Et l’apnée centrale du sommeil?

Je vous parle d’apnée obstructive… mais il existe une autre forme, moins connue, et pourtant tout aussi sérieuse : l’apnée centrale du sommeil.


Quelle différence ? Dans l’apnée centrale, les voies respiratoires ne sont pas obstruées. C’est le cerveau lui-même qui, temporairement, n’envoie plus le signal de respirer. Le corps « oublie » littéralement de respirer – quelques secondes suffisent à perturber le cycle du sommeil.


L’apnée centrale du sommeil peut apparaître dans plusieurs contextes :

  • insuffisance cardiaque,

  • usage chronique d’opioïdes,

  • séjours en haute altitude,

  • certaines atteintes neurologiques,

  • en réaction à un traitement par CPAP chez des personnes souffrant initialement d’apnée obstructive.


Ses symptômes peuvent ressembler à ceux de l’apnée obstructive (fatigue, insomnie, troubles de concentration), ce qui retarde souvent le diagnostic. Et dans bien des cas, les deux formes coexistent chez un même patient.


Le diagnostic repose sur une polysomnographie complète, qui permet de détecter l’absence d’effort respiratoire durant les épisodes d’apnée — ce qui distingue l’apnée centrale du sommeil de l’apnée obstructive.


La prise en charge est plus complexe et doit être adaptée à la cause sous-jacente. Cela peut inclure :


  • l’optimisation de la fonction cardiaque,

  • l’ajustement de certains traitements médicamenteux,

  • des dispositifs de ventilation spécifiques,

  • ou encore la stimulation du nerf phrénique dans certains cas.


La reconnaissance et le traitement de l’apnée centrale du sommeil sont essentiels, notamment chez les patients à risque cardiovasculaire. Chez les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, sa prévalence peut atteindre 30 à 50 %, selon la gravité de l’atteinte cardiaque – un chiffre qui souligne à quel point cette forme d’apnée reste fréquente, mais encore largement sous-estimée.



Conclusion : prévenir et traiter pour respirer mieux !


L’apnée du sommeil est un trouble souvent silencieux, mais aux conséquences bien réelles. Il ne s’agit pas simplement de mal dormir : c’est tout l’équilibre du corps et de l’esprit qui peut en être affecté. Et derrière ce manque d’oxygène nocturne, c’est aussi votre santé vasculaire qu’il faut protéger.


Si certains symptômes vous parlent, ou si vous avez un doute, n’attendez pas. Discutez-en avec un professionnel de la santé.


Pour aller plus loin, mes livres Lève-toi et marche et Plus jamais malade propose d'autres contenus complémentaires.


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Merci de prendre soin de vous — et à très bientôt.


Denis



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Références


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  • Pinilla L, Lechat B, Scott H, Reynolds AC, Manners J, Sansom K, Adams R, Escourrou P, Catcheside P, Eckert DJ. "Social Apnea": Obstructive Sleep Apnea is Exacerbated on Weekends. Am J Respir Crit Care Med. 2025 Aug 13. doi: 10.1164/rccm.202505-1184RL. Epub ahead of print. PMID: 40801527.

  • Punjabi N, Qu RW, Vacaru A, Pandey B, Tamares S, Inman JC. The Obstructive Sleep Apnea Physical Exam: A Systematic Review and Meta-Analysis. Laryngoscope Investig Otolaryngol. 2025 May 14;10(3):e70154. doi: 10.1002/lio2.70154. PMID: 40370337; PMCID: PMC12076602.

  • Zheng Y, Tai JE, Yee BJ. Management of central sleep apnoea: a review of non-hypercapnic causes. Breathe (Sheff). 2024 Nov 12;20(3):230235. doi: 10.1183/20734735.0235-2023. PMID: 39534487; PMCID: PMC11555585.


 
 
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