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7 choses qu’on ne nous dit jamais sur les tendinites

  • Photo du rédacteur: Denis Fortier
    Denis Fortier
  • 16 sept.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 oct.


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Les tendinopathies — longtemps appelées “tendinites” — comptent parmi les douleurs musculosquelettiques les plus fréquentes. Le terme « tendinite » suppose une inflammation, alors que la recherche a montré que ces affections incluent aussi des phénomènes dégénératifs, métaboliques et nerveux : d’où le terme plus juste de tendinopathie.


On les associe souvent au sport ou au surmenage, mais les recherches récentes révèlent une réalité beaucoup plus complexe.


Voici 7 éléments essentiels que les patients, mais aussi certains cliniciens, ignorent encore trop souvent.


Bonne lecture… et bon visionnement si vous suivez aussi ma chaîne YouTube ! On peut aussi écouter ma chronique radio à l'émission Pénélope sur la même thématique en cliquant ici.

  1. Une tendinopathie n’est pas qu’une affaire mécanique


On a longtemps cru que la tendinopathie était uniquement liée à une surcharge mécanique du tendon. Or, des études montrent qu’environ 30 % des patients présentent aussi des symptômes de type neuropathique, c’est-à-dire liés au système nerveux (fourmillements, brûlures, douleurs diffuses).


Reconnaître cette dimension change le diagnostic et ouvre la porte à d’autres stratégies que la simple réduction de charge.


  1. Tous les tendons ne vieillissent pas de la même manière


Avec l’âge, certains tendons s’affaiblissent presque inévitablement. Par exemple, une étude d’IRM a montré que la coiffe des rotateurs et le long biceps dégénèrent souvent ensemble, et qu’à partir de 85 ans, pratiquement tous les patients présentent des signes de tendinopathie. Ces anomalies font donc partie du processus normal de vieillissement de l’épaule et ne doivent pas toujours être interprétées comme une lésion nécessitant réparation.


Des études montrent qu’environ 30 % des patients présentent aussi des symptômes de type neuropathique


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  1. Les facteurs métaboliques comptent parfois autant que l’activité


Le surpoids, le diabète ou l’excès de cholestérol (dyslipidémie) ne touchent pas que le cœur : ils peuvent aussi fragiliser les tendons.


Dans une étude sur la tendinopathie d’Achille, les patients présentant au moins deux facteurs de risque métabolique avaient en moyenne plus de symptômes, une fonction réduite et un tendon proportionnellement plus petit par rapport à leur masse corporelle. Cela ne veut pas dire qu’un seul facteur suffit à causer une tendinopathie, mais que leur accumulation peut en aggraver l’évolution.



  1. Certains médicaments fragilisent les tendons


Des liens importants ont été observés entre certains médicaments et la santé des tendons : fluoroquinolones (antibiotiques), corticoïdes, statines et immunosuppresseurs.


Ces associations ne prouvent pas toujours un lien de cause à effet direct, mais elles sont assez solides pour inciter à la vigilance. En cas de douleur tendineuse sous traitement, il est important d’en parler avec son médecin afin d’évaluer les risques et les alternatives.



  1. Les tendinites n’ont pas toutes la même “signature”


Il serait plus juste de dire que les tendinopathies n’ont pas toutes la même signature biologique et clinique. 


Les chercheurs distinguent par exemple trois sous-types de tendinopathie de la coiffe des rotateurs :


  • Hypoxique-atrophique (Hw) : tendon pâle, peu vascularisé, en voie d’atrophie.

  • Inflammatoire modérée (Iw) : blanche, avec une inflammation légère.

  • Inflammatoire sévère (Ir) : rouge, très vascularisée, douloureuse et invalidante.


Les traitements ne fonctionnent pas de la même manière selon le sous-type. Les corticoïdes, par exemple, semblent plus utiles dans les formes très inflammatoires… mais même là, les bénéfices restent limités à court terme et accompagnés de risques.


Le surpoids, le diabète ou l’excès de cholestérol (dyslipidémie) ne touchent pas que le cœur : ils peuvent aussi fragiliser les tendons.

  1. Les infiltrations de cortisone ont un effet limité


Une méta-analyse récente a montré que les injections de corticoïdes n’apportent qu’un soulagement temporaire, surtout à court terme et particulièrement lorsqu’elles sont combinées à la physiothérapie.


À moyen et long terme, elles ne sont pas supérieures aux exercices seuls. De plus, elles comportent des risques : fragilisation du tendon, augmentation du risque de récidive, voire rupture tendineuse dans certains cas. Bref, elles doivent être utilisées avec prudence et dans un contexte bien ciblé.



  1. Le rôle central de la physiothérapie et de l’éducation


Qu’elle soit due à une surcharge, à des facteurs métaboliques, à certains médicaments ou à l’âge, la tendinopathie reste avant tout une affaire de rééducation adaptée.


  • Les contractions isométriques : contraction d’un muscle sans bouger l’articulation (ex. pousser contre un mur immobile).

  • Les contractions excentriques : le muscle s’allonge sous tension (ex. descendre lentement les talons après s’être levé sur la pointe des pieds).

  • Les contractions concentriques : le muscle se raccourcit en produisant un mouvement (ex. se lever sur la pointe des pieds).

  • Les contractions fonctionnelles : intégrées dans des gestes proches des activités du quotidien ou du sport.


Ces exercices progressifs favorisent la guérison et restaurent la fonction. À cela s’ajoute un travail d’éducation : comprendre que la douleur n’est pas toujours le signe d’une lésion grave aide à rester actif et à éviter le piège du surtraitement.


Pour retenir l’essentiel 


Les tendinites ne se résument pas à un excès d’effort sur un tendon. Elles reflètent une combinaison de facteurs mécaniques, neurologiques, métaboliques et médicamenteux.


Les recherches récentes orientent vers une prise en charge plus nuancée et personnalisée, où l’on privilégie la physiothérapie, l’activité progressive et la prévention globale… plutôt que les solutions rapides mais éphémères comme les infiltrations.

Denis Fortier, physiothérapeute

Blogueur et chroniqueur radio et télé


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Denis



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